LA COMPAGNIE PROVISOIRE

Nous sommes très sensibles aux mouvements du monde. Très prolifiques, nous développons notre «manifeste de la compagnie provisoire» à travers des spectacles épurés, sans filets et désencombrés de toute machinerie. Il y est question de déterminisme et de singularité. Au-delà de la représentation, nos créations rendent compte de toutes celles et ceux qui, envers et contre tout, cherchent à se libérer de leurs carcans.

Dans les spectacles, il y a la relation entre les interprètes et les spectateurices. Il y a des êtres qui partagent une aventure humaine. Les artistes «donnent» et les spectateurices «reçoivent». Mais au fond, c’est la même chose: on échange.

Il y a alors ce que l’on raconte. C’est une responsabilité. Il faut traiter du monde, de la solitude, des injustices et des violences. Violences familiales, conjugales, morales, professionnelles, religieuses, sociales ou politiques. Il faut absolument en parler. Rompre le silence. Il faut conjurer tout ça. Pour le faire, nous nous emparons des histoires des autres. Nous en conservons ce qui nous semble en être l’essentiel. Et nous les partageons. De manière directe et brute.

Nous suivons deux pistes, «Pour en finir avec les classiques» et «On peut détourner le regard». La première s’empare d’œuvres classiques pour traiter de problématiques sociétales, et la deuxième témoigne d’un certain malaise social à travers des écritures contemporaines.

Nous jouons partout. Dans des théâtres mais pas seulement. Nous voulons atteindre le plus de monde possible. Nous investissons des territoires. Nous les occupons. Nous rencontrons les gens. Le théâtre est une affaire de relation et ne connaît pas de limites. Au contraire.